La compagnie d'études sismiques polonaise Geofizyka Kraków a ignoré les avertissements et a commencé des études sismiques pour l'exploration pétrolière en territoire occupé.
Les deux premières photos et vidéos sont de l'association des ressources sahraouies AMRPENWS. les photos restantes sont du groupe journalistique sahraoui Équipe Média.
Une filiale d'une compagnie pétrolière nationale polonaise est en ce moment présente au Sahara Occidental occupé, en dépit des mises en garde faite à l'entreprise et à l'industrie, ainsi que des préoccupations des Nations Unies (ONU). L'étude sismique se trouve complètement dans la partie du Sahara Occidental qui est sous occupation marocaine. L'ONU a déclaré que cette exploration pétrolière au Sahara Occidental est une violation du droit international.
"Geofizyka Kraków a enregistré sa nouvelle succursale au Maroc en février. En mars l'entreprise de Cracovie a procédé à l'exécution d'un contrat de relevés sismiques pour l'ONHYM", la société l'a écrit sur son site Internet le 23 mars 2016 (ou télécharger). L'étude se déroule sur ce que l'ONHYM appelle bloc "Lemsid", qui a été défini l'an dernier.
Le 7 juin, le groupe de médias sahraoui Équipe média a a publié les détails suivants de l'opération :
-9 grands camions sont présents sur le terrain (dont 7 camions d'études sismiques sans plaques d'immatriculation, un camion orange pour l'entretien des camions sismiques, et un pour la réception des données sismiques). 52 voitures 4x4 font également partie de l'opération.
-Les camions et les quartiers d'habitation du personnel sont entourés par des murs de sable, des barbelés et des forces armées. Les employés de l'entreprise se sont installés dans l'enceinte le 22 mai 2016, accompagnés par le bataillon des Forces Armée Royales chargés de leur sécurité.
-Il y a environ 100 personnes qui entreprennent le travail, y compris les Polonais et les employés de la société marocaine, ainsi que les Marocains et les Sahraouis temporairement recrutés localement et les forces armées marocaines.
-Une semaine de déminage a été effectué par l'armée marocaine avant l'étude.
-Une charge de travail énorme pèse sur le personnel recruté localement, ce qui conduit à un grave conflit avec la direction entraînant l'arrêt des opérations.
Cette implication intervient à une période particulière de l'histoire de l'entreprise. Le 6 juin, l'agence ce presse polonaise Onet.pl a écrit que la société Geofizyka Kraków etait sur le point de faire faillite, et d'être reprise par Geofizyka Torun, une autre filiale de la compagnie pétrolière et gazière nationale PGNiG. Selon ce qui est publié dans les médias polonais, la nouvelle direction a l'intention d'annuler la plupart des projets étrangers de Geofizyka Krakow. Jusqu'à présent, l'entreprise a annoncé qu'elle se retirait de tous les appels d'offres ouverts en dehors de la Pologne et n'en honorerait pas de nouveaux. Toutefois, l'entreprise n'a jusqu'à présent pas mentionné la possibilité d'annuler les projets en cours (comme celui du Sahara Occidental occupé).
Deux avertissements ont été envoyés par la société civile avant le démarrage des activités de l'entreprise au Sahara Occidental occupé.
Le plus récent date de juin 2015 quand WSRW a appelé "toutes les entreprises à ne pas s'engager dans le bloc Lemsid, ou dans tout autre exploration pétrolière au Sahara Occidental jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au conflit". Cet appel a été lancé lorsque la compagnie pétrolière nationale marocaine l'ONHYM a fait un appel d'offres pour ce programme d'exploration, affirmant que la zone était située au «Maroc», ce qui n'est pas le cas.
Auparavant, le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental (NSCWS) a envoyé une télécopie à Geofizyka Kraków le 27 mai 2003 demandant que la société ne s'impliquer. "Le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental encourage fortement Geofizyka Kraków z.o.o. à ne pas signer des contrats futurs avec le Maroc dans cette zone contestée, sans l'aval explicite du gouvernement sahraoui en exil, au nom de son peuple", a écrit NSCWS. C'était peu de temps après que le Maroc ait délivré la première des licences pétrolière au Sahara Occidental, et NSCWS avait contacté toutes les compagnies sismiques dans le monde, en leur demandant de s'abstenir sur de tels travaux. Geofizyka Kraków n'avait à l'époque pas répondu à la demande.
Les informations sur la présence de la société ont d'abord été publiées par l'Association pour la surveillance des ressources et pour la protection de l'environnement au Sahara Occidental (AMRPENWS), incluant des vidéos de l'opération. L'organisation a demandé à Geofizyka Kraków "de se retirer du territoire et de faire ses affaires ailleurs", soulignant que "le peuple du Sahara Occidental est le seul propriétaire des ressources du Sahara Occidental".
C'est la deuxième fois que la compagnie polonaise entreprend des études sismiques dans les territoires occupés. La première étude a été réalisée en 2011 par Novaseis, une filiale de la compagnie irlandaise San Leon Energy enregistrée à Varsovie, sur deux blocs pétroliers onshore plus au nord. San Leon était l'opérateur de ces blocs.
Seules trois études sismiques à terre ont déjà été faites dans le territoire occupé, la troisième étant sur le bloc onshore Boujdour avec l'ONHYM en tant qu'opérateur en 2010.
En 2015, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, un organisme du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a exhorté le Maroc à respecter le droit du peuple sahraoui sur ses propres ressources. Le Comité a souligné l'importance de "consentement préalable, libre et éclairé" du peuple sahraoui à l'égard de l'utilisation de ses ressources, se faisant écho de la conclusion du Conseiller juridique des Nations Unies en 2002 : "si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international".
WSRW lance un rapport sur la compagnie pétrolière polonaise PGNiG, et exige qu'elle renonce à son projet au Sahara Occidental. WSRW demande à ses propriétaires d'intervenir.